6 inconvénients du transport ferroviaire de marchandises
Actualité du 24-03-2025

Bien que le transport ferroviaire soit salué pour son efficacité, sa fiabilité et sa capacité à réduire les émissions de CO2, il n’est pas exempt de défis. Avec ses 27 597 km de réseau ferré, la France dispose d’une infrastructure importante, mais seulement 8,9 % des marchandises y transitent. Pourquoi une telle disparité ? Quelles sont les raisons qui expliquent la faible part modale du ferroviaire français par rapport aux autres pays européens ?
Découvrez dans cet article les 6 inconvénients majeurs du transport ferroviaire de marchandises.
1. Manque de flexibilité du transport ferroviaire de marchandises
La flexibilité est essentielle pour répondre aux objectifs de la logistique moderne. C'est pourtant un aspect qui fait défaut aux trains de marchandises. Contrairement au transport routier, où les camions peuvent être mobilisés rapidement et s’adapter à des itinéraires changeants, le service de fret ferroviaire repose sur des horaires fixes et des trajets prédéfinis. Cela signifie que les entreprises doivent planifier leurs expéditions bien à l’avance, ce qui peut poser problème lorsque des livraisons urgentes ou des ajustements de dernière minute sont nécessaires.
2. Réseau de transport ferroviaire de marchandises limité
Toutes les entreprises n’ont pas la chance d’avoir un accès direct au rail, ce qui limite considérablement l’adoption du transport ferroviaire pour le fret. En effet, bien que la France possède le deuxième réseau ferré d’Europe, ce dernier ne couvre pas uniformément l’ensemble du territoire. Certaines régions restent mal desservies, obligeant les entreprises à recourir à des solutions multimodales impliquant des camions pour le premier et le dernier kilomètre. Ce besoin de combiner différents modes de transport augmente non seulement la complexité logistique, mais également les coûts opérationnels.
3. Dépendance aux infrastructures et aux capacités du transport ferroviaire
Le transport ferroviaire de marchandises repose sur des infrastructures spécifiques, telles que les voies ferrées, les gares de triage et les terminaux de fret. Cette dépendance engendre des limitations en termes de fiabilité et d’efficacité. Par exemple, une panne sur une section critique du réseau, des travaux d'entretien ou des grèves peuvent perturber l’ensemble du trafic ferroviaire, entraînant des retards importants dans l’acheminement des marchandises.
Les défis liés aux capacités sont également notables. Les lignes de transport étant exploitées par la SNCF et d'autres entreprises, les trains de fret sont soumis à des créneaux horaires stricts, ce qui limite leur fréquence. De plus, le nombre de wagons disponibles pour répondre à une demande croissante est parfois insuffisant. Cette situation crée une tension sur les ressources existantes, rendant difficile la planification efficace des expéditions.
4. Délais de livraison plus longs pour le transport ferroviaire de marchandises
Le fret ferroviaire, bien qu’efficace sur de longues distances, est souvent plus lent que le transport routier pour les courts et moyens trajets. Ces délais de livraison plus longs s’expliquent par la nature même du transport ferroviaire, qui implique des étapes supplémentaires comme le passage par des gares de triage et des terminaux dédiés au chargement et au déchargement. Ces opérations, bien que nécessaires pour optimiser l’utilisation des trains, rallongent considérablement le temps total d’acheminement.
Un autre facteur contribuant à ces délais est la nécessité de partager les voies ferrées avec les trains de passagers. Cela peut entraîner des temps d’attente supplémentaires pour les trains de fret, en particulier aux heures de pointe ou sur les corridors très fréquentés.
5. Coût et rentabilité variables du transport ferroviaire de marchandises
Le transport ferroviaire, bien que rentable sur les longues distances, est souvent moins compétitif sur les trajets courts par rapport au transport routier. Cela s'explique notamment par les frais fixes élevés liés à l’utilisation et l'entretien des infrastructures et équipements spécifiques comme les terminaux de fret ou les wagons.
Ces charges s’ajoutent à celles engendrées par le besoin fréquent d’un transport multimodal, combinant rail et route, pour assurer l’acheminement du point d'origine jusqu’à la destination finale.
6. Dépendance aux politiques et réglementations
Le développement du transport ferroviaire de marchandises est intrinsèquement lié aux décisions politiques et aux réglementations en vigueur. Contrairement au secteur autoroutier, largement dominé par des acteurs privés, le fret ferroviaire repose sur des infrastructures publiques, nécessitant des investissements massifs pour leur modernisation et leur entretien. Son expansion peut donc être freinée par un manque de financement lorsque les priorités gouvernementales ne placent pas le fret ferroviaire au premier plan, ou par des contraintes administratives.
Depuis quelques années, plusieurs plans de relance du fret ferroviaire se sont succéder. Le dernier en date est celui de 2021 dont l'objectif est de doubler la part modale du fret ferroviaire d'ici 2030.
Bien qu’il soit une solution durable et prometteuse, le transport ferroviaire de marchandises présente donc des limites qui ne peuvent être ignorées par les entreprises. Cependant, étant donné que le gouvernement encourage le report modal de la route vers le rail, il convient de rester attentif aux évolutions du secteur.