Quels seront les modes de livraison de demain ?

D'après la FEVAD, qui regroupe l'ensemble des acteurs du e-commerce et de la vente à distance, le volume de marchandises expédiées dans le monde sera multiplié par 4 entre 2015 et 2050.

Bien sûr, ni la France ni l'Europe n'échappe à l'essor spectaculaire du e-commerce et aux problématiques logistiques qui s'ensuivent.

Pour les transporteurs, l'enjeu est de taille et ils sont tous à la recherche de solutions qui répondent aux besoins de consommateurs de plus en plus exigeants en matière de livraison.

Livraison écologique, livraison autonome – on fait le point sur les modes de livraison de demain.

1. Les modes de livraison écologiques

Dans le contexte de la crise climatique, les Français sont de plus en plus soucieux de l'impact écologique du transport, au point que 87 % d'entre eux se déclarent intéressés par des modes de livraison écologiques.

Le vélo

Le vélo, c'est le moyen de transport écologique par excellence. En effet, il n'émet ni CO2 ni particules fines et le coût de son cycle de vie global est beaucoup moins élevé que tout autre véhicule. Sans compter qu'il abîme très peu les infrastructures urbaines.

Par ailleurs, contrairement à un certain nombre d'idées reçues, un coursier à vélo est souvent plus rapide que son collègue en voiture dans une agglomération comme Paris. Les cyclomessagers profitent des pistes cyclables qui se sont multipliées dans la capitale hexagonale ces dernières années. Ils profitent également de facilités de circulation, comme la possibilité de passer certains feux rouges à droite, de prendre certaines voies à contresens et de se garer sur le trottoir. Sans compter qu'un cycliste peut facilement se faufiler en cas d'embouteillage ou de manifestation. Résultat : un coursier à vélo expérimenté peut traverser Paris en 25 – 30 minutes contre une heure en moyenne pour un automobiliste.

L'autre idée reçue qui a la vie dure, c'est que les vélos ont une faible capacité de chargement. C'est faux. Avec les vélos cargo, un seul coursier peut transporter jusqu'à 50 kilos de marchandises. C'est amplement suffisant pour la majorité des colis de taille moyenne.

L'inconvénient du vélo, en revanche, c'est que son rayon d'action est limité. S'il est tout à fait possible d'envoyer un cyclomessager jusqu'à Orléans, l'acheminement prendrait 7 heures porte-à-porte, contre 1h40 en voiture.

Le véhicule électrique

Le véhicule électrique, c'est l'alternative au vélo sur les moyennes distances.

Comme le vélo, la voiture électrique écologique fonctionne sans carburant et n'émet donc pas de CO2.

Le principal inconvénient de la voiture électrique est son autonomie limitée, même si, ces dernières années, les fabricants de voitures électriques ont fait de grands progrès en matière d'autonomie. De nos jours, les voitures électriques peuvent parcourir 150 kilomètres sans que son conducteur n'ait besoin de recharger les batteries. Il existe même des voitures électriques avec prolongateur d'autonomie, qui permettent d'aller encore plus loin.

L'autre inconvénient de la voiture électrique – et il est peu connu – est qu'elle émet plus de particules fines qu'une voiture diesel récente. Cela s'explique tout simplement par le fait qu'elle pèse plus lourd.

2. Les modes de livraison autonomes

Les modes de livraison autonomes se sont multipliés ces dernières années et ils sont perçus comme l'avenir de la livraison. La société de consulting McKinsey estime même que 80 % des livraisons seront réalisées par des véhicules autonomes ou semi-autonomes d'ici 2026.

Les drones

C'est en 2013 qu'Amazon annonçait travailler sur la mise au point de drones aériens comme mode de livraison. Depuis, nombreux sont ceux qui se sont penchés sur la question.

Le principal avantage d'une telle solution, c'est sa rapidité de livraison (moins de 30 minutes). Elle permet aussi de desservir plus facilement les régions reculées et de désengorger les villes (d'après l'ADEME, 30 % du trafic urbain est causé par le transport de marchandise).

Si l'idée est séduisante sur le papier, en revanche, elle est encore compliquée à mettre en oeuvre, et cela, pour plusieurs raisons :

• La capacité de chargement d'un drone aérien est limitée à 3 kg par appareil, ce qui est faible.
• L'autonomie des drones reste limitée et augmenter la capacité des batteries se ferait au détriment de la capacité de chargement.
• Il existe des problèmes de sécurité : comment éviter les collisions dans le ciel et comment faire atterrir les drones devant le domicile du client ?
• Le coût de la livraison par drone est très élevé, car il est difficile de pratiquer le groupage de colis.
• Enfin – et c'est un point d'achoppement important – la France, comme un grand nombre de pays dans le monde, interdit le vol de drones complètement autonomes. Quant au vol assisté, il est très strictement contrôlé en ville et tout simplement interdit à proximité des aéroports.

Les robots - livreurs

Les robots-livreurs, c'est l'autre solution pour la livraison du dernier kilomètre.

Par rapport au drone, le robot-livreur présente l'intérêt de pouvoir acheminer des charges plus lourdes, jusqu'à 18 kilos pour le drone terrestre de Starship. De plus, il peut circuler 24 sur 24, 7 jours sur 7 sans coût supplémentaire pour le transporteur.

Bien sûr, on imagine mal un robot-livreur se promener en plein cœur de Paris aux heures de pointe, mais elle pourrait constituer une solution intéressante dans les zones urbaines moins denses.

Les véhicules autonomes

Face aux limites de capacités des drones et, dans une moindre mesure, des robots-livreurs, les constructeurs automobiles se sont lancés dans la course aux véhicules électriques autonomes. Ford espère pouvoir même commercialiser son premier utilitaire autonome d'ici 2021.

L'avantage de ces véhicules autonomes, c'est qu'ils ont une bien plus grande capacité de chargement qu'un drone ou même un robot-livreur. Cela permettrait donc de transporter des charges plus lourdes et plus volumineuses, ce qui peut être pratique pour réapprovisionner une boutique ou acheminer du chargement encombrant.

Seules limites : comment se ferait le déchargement des véhicules et comment garantir la sécurité du transport ?

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